Cours à distance, demi-groupes, contrôle continu au bac... Jean-Michel Blanquer a dévoilé de nouvelles mesures sanitaires dans les lycées, jeudi 5 novembre. En Bourgogne, lycéens et professeurs sont rassurés, mais des inquiétudes persistent sur l'instauration du protocole et la tenue des programmes.
"Je pense que c’est une bonne chose, ça permettra de limiter l’incidence du virus", "Ça permet de toujours suivre les cours tout en restant protégés", "Quand on rentre chez nous il y a toujours des risques de donner le virus à nos parents, donc je comprends les mesures et ça va dans le bon sens". Devant le lycée Charles-de-Gaulle à Dijon (Côte-d'Or), le durcissement des mesures sanitaires dans les lycées est plutôt bien accueilli par les élèves. Presque un soulagement.
Jeudi 5 novembre, dans un courrier adressé aux responsables d'établissements, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a autorisé la mise en place de davantage de cours à distance, à condition de conserver au moins 50 % d’enseignement en présentiel pour chaque élève. Les cours peuvent également s'organiser par demi-groupes. Libre à chaque établissement de s'organiser comme il le souhaite.
#Covid19 | En raison du contexte sanitaire, pour les lycées :
— Ministère Éducation nationale, Jeunesse et Sports (@education_gouv) November 5, 2020
?Un plan de continuité pédagogique garantissant 50% de cours en présentiel pour chaque élève mis en place chaque fois que nécessaire
?Un aménagement des épreuves du baccalauréat décidé pour l’année 2020-2021 pic.twitter.com/DlhhFXgtUO
Dans cette lettre Jean-Michel Blanquer reconnaît que les mesures mises en place depuis la rentrée "sont à l’évidence plus difficiles à appliquer au lycée, où les déplacements des élèves sont plus nombreux et plus fréquents, et l’organisation de la restauration scolaire plus complexe".
Une nouvelle en demi-teinte pour les syndicats
Ces mesures étaient réclamées par de nombreux syndicats d'enseignants, en grève depuis la rentrée de la Toussaint. De leur côté c'est donc également une bonne nouvelle... sans pour autant crier victoire.
"Entre les annonces et la mise en place effective réelle, il y a un fossé", déplore Pierre Laine, co-secrétaire du syndicat Sud Éducation Bourgogne. "On exige un dédoublement des classes pour pouvoir respecter la distanciation physique. Mais à côté de ça on demande un plan d'urgence, on manque de tout : de personnels, de salles, de moyens."
Cyrille Bernizet, secrétaire CGT Educ'Action en Saône-et-Loire, regrette des annonces tardives. "Le ministre a fini par céder aux revendications des enseignants et des élèves, c'est bien. Mais ça intervient en novembre ! Et rien n'est prêt contrairement à ce qu'il répète. Ce n'est que du bricolage, comme au printemps."
Le programme va être divisé sur plusieurs semaines donc on va étudier moins de choses
Certains lycéens aussi émettent quelques réserves. "Je pense que ça va être compliqué à organiser parce qu’on est beaucoup dans le lycée. En plus il faudrait diviser les classes en plusieurs groupes. Sur une semaine on doit suivre un programme, et ça va être divisé sur plusieurs semaines donc on va étudier moins de choses", confie une élève du lycée Charles-de-Gaulle à Dijon. Elle s'inquiète notamment pour ses études post-baccalauréat.
Le baccalauréat, qui devait se présenter sous la nouvelle formule cette année, sera lui aussi affecté. Jean-Michel Blanquer a déclaré que les épreuves d’évaluation communes de première et terminale seront annulées au profit du contrôle continu. Quant aux épreuves de terminale sur les enseignements de spécialité prévues en mars prochain, elles seront maintenues mais leurs modalités "adaptées".
"On ne sait plus comment tenir les programmes et quels calendrier suivre", soupire Cyrille Bernizet. Les syndicats exigent des réponses plus concrètes et promettent de poursuivre la mobilisation. Ils maintiennent notamment leur appel à grève, mardi 10 novembre.